L’actrice Ana Girardot aime se lancer des défis. Après avoir tourné dans la série humoristique de Jonathan Cohen Le flambeau, diffusée sur Canal +, l’actrice est à l’affiche de La Maison, le troisième film de la réalisatrice Anissa Bonnefont. Elle incarne Emma, une écrivaine qui, pour écrire son nouveau livre, se fait engager comme prostituée dans une maison close à Berlin où la prostitution est légale. Au-delà du cinéma, l’actrice de 34 ans est également une passionnée de mode. Entretien.

L’Express : Dans le film La Maison (actuellement en salles), nous plongeons dans l’intimité d’une maison de passe de Berlin… Un défi osé ?

Ana Girardot : Adapté du livre d’Emma Becker, cet opus relate l’expérience heureuse, féministe, assumée, d’une prostitution choisie. J’incarne une femme qui part à la découverte de sa sexualité, de ses limites, de ses fantasmes. Une danseuse du Crazy Horse m’a appris à marcher avec assurance, à me trouver séduisante, à me défaire du regard des autres.

Quels accessoires vous ont permis de composer ce personnage ?

La lingerie premium Livy by Lisa Chavy, inspirée par Helmut Newton, Quentin Jones et A$AP Rocky ! Vous avez également prêté votre silhouette au label parisien AMI. Racontez-nous… Je suis fascinée depuis l’adolescence par les backstages. Assister à mon premier défilé Chanel, en 2010, a été une révélation. Arpenter le catwalk d’Alexandre Mattiussi ­ créateur d’AMI ­, lors de la présentation de la collection printemps-été 2023 a constitué une expérience grisante. C’est une vraie performance de faire une entrée théâtrale et d’avancer en rythme !

Que représente le vêtement pour vous ?

J’aborde toujours un rôle à travers le costume. Je choisis, en amont, un tissu, un détail, une couleur… Enfant, déjà, l’image avait plus d’importance que les mots.

Comment définiriez-vous votre style ?

Tour à tour classique et excentrique, glamour et affirmé. Indissociable du plaisir de m’amuser. J’ai vécu à New York, Hong Kong et Los Angeles. Mon dressing est inspiré de mes voyages, des personnes que j’ai croisées…

Une valeur sûre pour avoir de l’allure ?

Saint Laurent. Anthony Vaccarello n’a pas son pareil pour vous rendre féline, féminine, élégante…

Vous débordez d’énergie créative, quelle serait la collab’ de vos rêves ?

Après avoir lancé ma ligne de sacs en cuir Ana G., j’ai dessiné une collection de prêt-à-porter pour la marque Pablo, puis j’ai été le visage de Roger Vivier. Je suis ambassadrice d’un parfum Dior… J’adorerais m’associer à Sonia Rykiel. Ma grand-mère paternelle a suscité mes premiers Pémois « couture » avec les pièces vintage de cette marque iconique.

Quel objet constitue le comble du raffinement ?

Un chapeau Maison Michel en feutre noir orné d’un lien en perles pour le porter autour du cou.

Votre éducation vous a-t-elle sensibilisée au beau ?

Mes parents [les acteurs Isabel Otero et Hippolyte Girardot, NDLR] m’ont beaucoup emmenée au cinéma, au musée. J’ai hérité d’eux une curiosité pour l’histoire ancienne, la photographie et la peinture !

Une oeuvre d’art qui vous fascine ?

Les Nymphéas de Claude Monet. Quel est votre nouveau luxe ? La jeune maman répondrait « le sommeil », mais je préfère dire « le temps ». Je connais mon mari et mes amis depuis le lycée. J’inscris la valeur dans la durée. La naissance de Jazz me donne l’énergie d’accomplir mille projets. Pourtant, j’ai envie de me recentrer sur l’essentiel : prendre soin des miens.

*La Maison, d’Anissa Bonnefont, en salles le 16 novembre, 1 h 30. Avec aussi Aure Atika, Rossy de Palma, Gina Jimenez…